Amélie Nothomb est un phénomène incontournable de la littérature contemporaine. À notre époque òu le roman constitue souvent un simple enjeu commercial, Nothomb impose une voix et une vision du monde singulières. Elle invente des personnages excessifs au corps comme à l’âme, des héros qui déguisent leurs noms autant que leurs visages, le mensonge en vérité, ou à l’inverse font éclater les vérités les plus inavouables. Dénonçant les valeurs morales ou sociales actuelles, Amélie Nothomb invente une éthique de l’entredeux.

Stupeur et tremblements est le huitième roman d’Amélie Nothomb, publié en 1999.

Au début des années 1990, la narratrice est embauchée par Yumimoto, une puissante firme japonaise. Elle va découvrir à ses dépens l’implacable rigueur de l’autorité d’entreprise, en même temps que les codes de conduite, incompréhensibles au profane, qui gouvernent la vie sociale au pays du Soleil levant.
D’erreurs en maladresses et en échecs, commence alors pour elle, comme dans un mauvais rêve, la descente inexorable dans les degrés de la hiérarchie, jusqu’au rang de surveillante des toilettes, celui de l’humiliation dernière. Une course absurde vers l’abîme – image de la vie –, où l’humour percutant d’Amélie Nothomb fait mouche à chaque ligne.
Entre le rire et l’angoisse, cette satire des nouveaux despotismes aux échos kafkaïens a conquis un immense public et valu à l’auteur d’Hygiène de l’assassin le Grand Prix du roman de l’Académie française en 1999.

(Le Livre de Poche)