On va finir la première saison du Club du livre avec un autre écrivain né à l’Afrique (comme Camus). C’est drôle ça.
Il s’agit de Daniel Pennac ( Pennacchioni a la source de baptême) et son livre Chagrin d’école , combinaison de biographie, roman et, même, essai.
Ce livre nous révèle l’expression et le ressenti des « mauvais élèves », ceux qui se trouvent étiquetés « cancre ». Devenu professeur et romancier, ancien « Cancre » lui-même, Daniel Pennac nous transporte dans ses souvenirs, naviguant entre autobiographie et réflexions sur la pédagogie, les contraintes de programmes, le rôle des parents, celui de la société.
Ce qu’il a éprouvé est indélébile, car « si l’on guérit parfois de la cancrerie, on ne cicatrise jamais des blessures qu’elle infligea ». Devenir professeur a été un choix. L’exercice de cette profession lui a permis d’aborder et de comprendre ces élèves dont les difficultés sont empreintes d’angoisse, d’incompréhension et de souffrance, autant de ressentis difficiles à soigner. Toute l’approche de cet ouvrage est basée sur l’altérité. Sa démarche n’est pas une leçon pédagogique, elle fait prendre conscience de la valeur humaine, du poids des mots, de l’impact des jugements et des conséquences sur la construction d’un enfant et donc d’un adulte.
L’école espace de liberté, d’égalité, de fraternité et de laïcité ne répond pas vraiment à ces principes fondateurs qui devraient permettre à chaque élève d’y trouver sa place y compris et surtout si les capacités et les rythmes d’apprentissage sont différents. Comme le dit Daniel PENNAC en parlant des bons élèves qui doivent tout à l’école de la République « tu masques les innombrables paramètres qui nous font tellement inégaux dans l’acquisition du savoir : circonstance, entourage, pathologie, tempérament… Ah ! l’énigme du tempérament ! »
C’est un livre sur « la douleur de ne pas comprendre, et ses dégâts collatéraux ».